Patrice Carmouze est journaliste. Il est notamment l'auteur du Grand Carmouzier, Petites histoires des grands ratages, Éditions Chiflet & Cie, 2010.
Contrairement à une idée reçue, l’élection présidentielle ne se gagne pas, elle se perd !
À l’exception du cas atypique du général de Gaulle, jamais, dans l’histoire de la Ve République, le favori de l’élection ne l’a emporté. Tous favoris, les Poher, Chaban, Rocard, Balladur,...
À l’exception du cas atypique du général de Gaulle, jamais, dans l’histoire de la Ve République, le favori de l’élection ne l’a emporté. Tous favoris, les Poher, Chaban, Rocard, Balladur, Jospin, Royal, Strauss-Kahn n’ont pas réussi accéder à la fonction suprême. Outre les « Je vous demande de vous arrêter...
À l’exception du cas atypique du général de Gaulle, jamais, dans l’histoire de la Ve République, le favori de l’élection ne l’a emporté. Tous favoris, les Poher, Chaban, Rocard, Balladur, Jospin, Royal, Strauss-Kahn n’ont pas réussi accéder à la fonction suprême. Outre les « Je vous demande de vous arrêter ! », et autres « bravitudes », quelles fautes, quelles erreurs répétées à travers les élections successives expliquent ces échecs ? Et pourquoi des individus qui ont derrière eux de longues années d’apprentissage, qui connaissent tout des mœurs politiques, qui sont informés au jour le jour des soubresauts et des souhaits de l’opinion, finissent-ils par commettre autant d’irréparables bévues, que ce soit à la mairie de Conflans-Sainte-Honorine ou dans un Sofitel à New York ?
Conséquence directe de la défaite des favoris : le président élu n’est pas le représentant du « mieux disant » mais celui du « moindre mal ». Autrement dit, il n’est qu’un président par défaut. Il n’est pas celui qui a gagné l’élection présidentielle, mais celui qui ne l’a pas perdue. Or les présidents successifs se croient investis d’une légitimité qui leur permet de mener la politique de leur choix. C’est une erreur profonde. Convoqués à l’élection présidentielle comme au plus grand spectacle de la politique, les Français font simplement leur devoir en éliminant celui qu’ils jugent le moins capable ou le moins digne d’exercer la charge suprême. Une fois ce devoir accompli, ils rentrent chez eux fiers d’avoir débarrassé le pays du danger qui le menaçait.
Du syndrome Balladur (ou comment perdre une élection en pensant qu’elle est jouée d’avance) au syndrome Jospin (ou comment l’absence de désir conduit inexorablement à l’échec), des cas Juppé et Fabius (ou le massacre des dauphins) au cas Le Pen (ou l’éternel candidat qui ne souhaite surtout pas être élu), la démonstration enlevée et drôle de Patrice Carmouze, spécialiste des échecs, bourdes et bévues en tout genre, est très convaincante. L’actualité récente n’est pas pour le contredire…
Patrice Carmouze est journaliste. Il est notamment l'auteur du Grand Carmouzier, Petites histoires des grands ratages, Éditions Chiflet & Cie, 2010.
SOMMAIRE
INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : Les syndromes de l'échec
Le syndrome de Poher. Ou comment être sûr de prendre une veste quand on n'a pas envie d'être élu.
Le syndrome Balladur. Ou comment perdre une élection en pensant qu'elle est jouée d'avance.
Le syndrome Jospin. Ou comment l'absence de désir conduit inexorablement à l'échec.
Le syndrome Barre. Ou comment perdre parce qu'on déteste les tenues de campagne.
Le syndrome Rocard/Delors. Ou comment, pour être sûr de ne pas être élu, le mieux est de ne pas être candidat.
Le syndrome Juppé/Fabius. Ou comment on massacre les dauphins.
Le syndrome Ségolène. Ou comment ceux qui devraient vous soutenir peuvent vous planter.
Le syndrome Le Pen. Ou ces éternels candidats qui ne veulent surtout pas être élus.
DEUXIÈME PARTIE : Comment activer la machine à perdre
Sans rupture, pas d'élection. Ou comment ceux qui se flattent de leur bilan sont certains d'être renvoyés dans leurs pénates.
Le deux en un de Sarko. Ou comment oser à la fois la rupture et le changement.
Sans affaires, pas d'élection. Mais pourquoi certains s'en sortent tandis que d'autres s'enfoncent…
Cherchez l'erreur. Mais pourquoi commettent-ils des fautes de débutants ?
La tactique du croche-patte. Ou l'art de se piéger soi-même.
TROISIÈME PARTIE : Les idées reçues
Idée reçue : l'union fait la force. La division n'assure pas plus l'échec que l'union ne garantit le succès.
Deuxième idée reçue : l'adversaire est dans le camp d'en face. Ou comment Chirac a fait perdre Chaban en 74, Chirac a fait perdre Giscard en 81, Léotard a fait perdre Barre en 88, Chirac a fait perdre Balladur en 95, Chevènement a fait perdre Jospin en 2002, le PS a fait perdre Royal en 2007
Troisième idée reçue : ils veulent vraiment la victoire…
Comment Chirac a inventé le septennat de deux ans.
Comment Jospin s'est emmêlé tout seul les pinceaux.
2006 : Quelle mouche sarkozyenne a piqué Villepin ?
Sarkozy et les montagnes russes.