RÉSUMÉ
Eugène Mercier est élevé seul par sa mère, couturière en robes. A 13 ans, en 1851, il quitte l’école pour travailler chez un propriétaire récoltant.
Tout ce qui est raconté ici sur son père fantôme, sa mère, sa société créée à vingt ans, ses dix-huit kilomètres de caves creusées sous la montagne, son château de Pékin, le voyage de sa « cathédrale de champagne » (un tonneau géant contenant deux cent mille bouteilles) à travers les routes de France, ses aventures en Europe, sa participation aux Expositions universelles de 1889 et de 1900, sa montgolfière, son film tourné par les frères Lumière (le premier film publicitaire au monde), ses deux fils sourds et muets de naissance et ses quatre filles, son génie du marketing, est vrai. Il n’a pas seulement été un négociant avisé et intelligent, il a eu des fulgurances incroyablement audacieuses pour son temps. Avant lui, il fallait venir en Champagne et être un client fortuné pour pouvoir en acheter et y goûter. Grâce à lui, il y en a eu dans toutes les petites épiceries de campagne et ces premiers grands magasins qui venaient d’apparaître.
L’intrigue construite à partir de cette réalité est une fiction : ses meilleurs amis, Antonin le fils du tailleur de pierres qui meurt du choléra leur dernier matin d’école, et Paul, le fils d’un riche négociant, accusé de parricide et banni en Amérique à 16 ans, le journal qu’Eugène commence à écrire parce qu’il se retrouve seul. Le déroulement du journal sur cinquante ans alterne avec une semaine de la vie de Mary Robinson, Américaine de 40 ans, dont le père, pilote de montgolfières, a disparu en 1937 au cours d’un voyage en France. Nous sommes en avril 1970, Mary vit près de Washington, on la prévient qu’on vient de retrouver le squelette de son père enroulé dans une bâche sous un mur de bouteilles au fond des caves Mercier, à Épernay, en Champagne. Sur place, elle découvre avec stupeur qu’elle a des origines françaises et que son grand-père Paul est considéré par sa famille comme un criminel…