RÉSUMÉ
Août 1941, l’Ukraine est défaite par l’Allemagne nazie qui contrôle toute la production du pays. Un homme, Josef Kordik, boulanger passionné de football, se met dans l’idée de reformer l’équipe du Dynamo de Kiev pour l’inscrire dans le nouveau championnat européen créé par les nazis. Certains joueurs sont en fuite. D’autres ont disparu. Mais bon an, mal an, le boulanger parvient à aligner une équipe constituée d’anciens professionnels et d’amateurs volontaires pour disputer ce championnat. Son nom : le FC Start. Dans ses rangs, beaucoup de joueurs de différentes confessions, dont des juifs.
Dès les premiers matchs, l’équipe ukrainienne fait preuve d’un incroyable appétit de victoires. Malgré la fatigue, la faim, les privations, les Ukrainiens dominent outrageusement ce championnat en affligeant 6 buts aux Hongrois, 7 aux Allemands, 11 aux Roumains. En août 1942, le FC Start n’a toujours pas perdu de matchs. Il reste alors sur une série d’une année sans défaite. Se propage à travers l’Europe l’histoire de cette équipe d’héroïques footballeurs qui tient tête à tous ses adversaires. Le régime nazi s’en émeut. On ne saurait tolérer le ridicule d’une défaite, a fortiori contre une équipe en partie composée de joueurs juifs. Un match est organisé qui opposera le FC Start à une sélection nazie renforcée par les meilleurs joueurs du moment. Il devient évident qu’une nouvelle victoire contre l’équipe du régime hitlérien serait perçue comme un outrage. De Berlin parvient l’ordre de remporter à tout prix ce match.
Le 9 août 1942, la rencontre entre le FC Start et la sélection de l’Allemagne nazie a lieu au Zénit stadium de Kiev. D’emblée, ouvrant la marque les Allemands imposent leur domination. En début de jeu, un joueur Allemand brise net la jambe d’un attaquant ukrainien. L’Allemand n’est même pas sanctionné. Les Ukrainiens doivent poursuivre le match à 10 contre 11. Voilà que les choses semblent très mal engagées pour le FC Start mais, avant la mi-temps, à deux reprises, les attaquants ukrainiens trouvent la voie des filets. L’espoir renaît dans le stade, qui gronde de mille cris d’encouragement.
C’est au cours de la mi-temps que les Ukrainiens voient arriver dans leur vestiaire une délégation nazie armée jusqu’aux dents. Le major Walter parle : « Ou vous perdez dignement et tout se passe bien ou… messieurs, vous êtes morts. Tous. À vous de voir. » Le match reprend. Sur le terrain, emportés par la fougue d’un jeune joueur de 18 ans, Alexei Klimenko, les joueurs se surpassent. La partie tourne à la démonstration devant une foule en délire que les mitraillettes ne contiennent plus. Le score final est sans appel : 5 à 3 pour les Ukrainiens. Mais par leur insolente victoire, les joueurs du FC Start viennent de signer leur arrêt de mort. Ils le savent. Au cours des semaines qui suivirent le match, tous sont arrêtés par la Gestapo. Ils seront torturés, puis déportés dans les camps. La plupart d’entre eux n’en réchapperont pas.