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Internet rend-il bête ?
Marie-France Desjeux-Lefort (traduit par)
Date de parution : 20/10/2011
Éditeurs :
Robert Laffont
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Internet rend-il bête ?

Marie-France Desjeux-Lefort (traduit par)
Date de parution : 20/10/2011

Faites donc ce petit test : prenez le temps de tranquillement lire ce livre… 
Sans aller surfer sur Internet.
Vous n’y parvenez pas ? C’est que Nick Carr a raison : Internet a déjà modifié votre cerveau !

C’est bien sûr à une révolution technique et informationnelle que nous assistons avec Internet. Mais c’est surtout à une révolution dans notre cerveau ! Vous aviez l’habitude de lire tranquillement...

C’est bien sûr à une révolution technique et informationnelle que nous assistons avec Internet. Mais c’est surtout à une révolution dans notre cerveau ! Vous aviez l’habitude de lire tranquillement et de façon linéaire un livre sur lequel vous portiez toute votre attention. Cela pouvait durer des heures pendant lesquelles...

C’est bien sûr à une révolution technique et informationnelle que nous assistons avec Internet. Mais c’est surtout à une révolution dans notre cerveau ! Vous aviez l’habitude de lire tranquillement et de façon linéaire un livre sur lequel vous portiez toute votre attention. Cela pouvait durer des heures pendant lesquelles vous, lecteurs, vous immergiez dans le monde singulier d’un auteur, en y mettant toute la concentration que vous désiriez. Regardez maintenant ce qui se passe quand vous vous connectez à Internet. Vous zappez de page en page par des liens qui vous promènent ici et là, et pendant ce temps vous êtes aussi bombardés de messages, parfois d’alertes vous informant qu’un mail vient de vous arriver ou qu’une nouvelle récente vient de mettre un blog ou un site Web (sur un flux RSS) à jour…
Que se passe-t-il alors dans notre esprit ? En quoi cet environnement électronique change-t-il notre état mental, voire notre comportement social ? Ne serons-nous bientôt plus capables de nous concentrer plus de quelques minutes sur un texte ? N’allons-nous pas nous contenter de picorer ici et là quelques bribes (de textes, de vidéos, de messages audio) ? Notre cerveau, incroyablement plastique, s’adapte très vite aux nouvelles technologies et à leurs nouvelles tentations… Quels sont les avantages et les inconvénients de ces changements pour notre esprit ?
Nicholas Carr pose ici une question fondamentale : quel monde nouveau l’Homo sapiens vient-il de se forger et y résistera-t-il ? Dans un détour historique passionnant, il nous rappelle que l’homme s’est constamment créé de nouvelles façons de penser. D’abord en inventant l’écriture (Sumer, les hiéroglyphes égyptiens…, et le passage de la culture orale à l’écrit) puis en faisant évoluer la lecture (devenue silencieuse après des siècles où elle se fit à voix haute). L’imprimerie lui a fait accomplir un saut nouveau dans l’accès à la connaissance. Et jusqu’à très récemment, la capacité à se concentrer dans la lecture, pour tout apprentissage, a été au cœur de notre mode d’éducation.
Que va-t-il se passer maintenant que des professeurs d’université - même en littérature - ne parviennent plus à faire lire leurs étudiants (Guerre et Paix, À la recherche du temps perdu… c’est bien trop long). Internet va-t-il nous rendre bêtes, comme le laissent entendre certaines études scientifiques ? Comment les générations futures vont-elles penser ?

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EAN : 9782221127988
Façonnage normé : EPUB2
DRM : DRM Adobe
Robert Laffont
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EAN : 9782221127988
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DRM : DRM Adobe

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • JulienPhilippe 22/02/2019
    Il ne faut pas s’arrêter au titre français qui ne fait pas justice au contenu réel de l’essai de Nicholas Carr : il ne s’agit pas ici d’un pamphlet à charge contre le numérique et internet n’y est pas diabolisé. L’auteur fait d’ailleurs partie des connectés au fait des innovations technologiques depuis longtemps et son livre prend racine dans son expérience propre. Nicholas Carr a en effet constaté sur lui-même les changements opérés par une pratique assidue du web, et en premier lieu une baisse de sa capacité d’attention et de concentration. Il mène une réflexion pour tenter d’identifier les changements cognitifs provoqués par la technologie numérique, sans entrer dans le conflit sans fin entre laudateurs et contempteurs de la révolution numérique, « Philistins » et « Luddites ». Carr s’interroge sur l’impact des outils dont nous nous servons sur notre façon de penser, rappelant Nietzsche découvrant l’usage d’une des premières machines à écrire, qui affirma : « Notre matériel pour écrire intervient dans l’élaboration de nos pensées ». L’influence des technologies intellectuelles Internet est la dernière née des technologies intellectuelles d’importance qui influencèrent l’esprit humain (écriture, codex, imprimerie mais aussi carte et boussole, etc.). L’étendue de l’influence de ces technologies est matière à un nouveau débat entre déterministes technologistes – l’invention gouverne l’humanité et l’oriente sur des rails – et instrumentalistes – les outils sont neutres et ne sont que ce que les hommes en font… Mc Luhan eut à ce propos une formule terriblement déterministe, affirmant que les humains étaient « les organes sexuels du monde de la machine »… Par le passé, les nouvelles technologies intellectuelles ont toujours radicalement changé le monde et suscité les craintes des adeptes de la technologie supplantée – car « un nouveau média n’est jamais un complément d’un ancien » (Mc Luhan). Le débat entre Socrate et Platon sur l’écriture symbolise cette querelle des anciens et des modernes. Certains arguments frileux contre la technologie émergente se ressemblent étrangement à des siècles de distance : Lope de Vega s’attristait de la prolifération d’ouvrages vulgaires et pornographiques engendrée par le développement de l’imprimerie comme certains déplorent la place occupée sur la toile par les sites à caractère sexuel. Quels sont les changements engendrés par le Net ? Il ne s’agit pas d’une baisse de la lecture (on ne cesse de lire sur les écrans) mais d’une baisse de la lecture de l’imprimé et de la façon de lire liée à la technologie de l’imprimé. Ce qui change est ce que Carr appelle l’éthique intellectuelle d’un média, « le message que celui-ci transmet à l’esprit et à la culture de ceux qui l’utilisent ». Et nous assistons au crépuscule culturel du codex et de l’éthique intellectuelle qui l’accompagne : lecture profonde, degré d’attention élevé, fermeture aux distractions instinctives… L’ordinateur, devenu un outil polyvalent par excellence, invite au multitâche ; le web propose lui sans arrêt des « diversions kaléïdoscopiques »… Ce qui s’évanouit est l’éthique du livre – silence, concentration, mémorisation, temps long. Pour résumer, « le Net n’attire notre attention que pour la disperser ». Carr déplore sans doute que nous soyons devenus des consommateurs de données, des « chasseurs-cueilleurs d’informations dans la forêt des données numériques » là où nous étions cultivateurs de la connaissance personnelle auparavant. Cette critique du web n’est cependant pas partiale (l’auteur évoque aussi les avantages des nouvelles technologies qui améliorent la rapidité de l’analyse et de la prise de décision) et ne fait pas l’impasse sur l’aspect irrémédiable du bouleversement numérique : les savoir-faire requis par l’univers numérique sont désormais indispensables pour nos vies professionnelles et même au-delà pour nos vies personnelles. Savoir qu’on ne peut revenir à la technologie passée du codex n’empêche pas d’avoir un regard critique sur la nouvelle technologie intellectuelle qui domine le monde afin d’essayer de ne pas être un consommateur esclave. Il ne faut pas s’arrêter au titre français qui ne fait pas justice au contenu réel de l’essai de Nicholas Carr : il ne s’agit pas ici d’un pamphlet à charge contre le numérique et internet n’y est pas diabolisé. L’auteur fait d’ailleurs partie des connectés au fait des innovations technologiques depuis longtemps et son livre prend racine dans son expérience propre. Nicholas Carr a en effet constaté sur lui-même les changements opérés par une pratique assidue du web, et en premier lieu une baisse de sa capacité d’attention et de concentration. Il mène une réflexion pour tenter d’identifier les changements cognitifs provoqués par la technologie numérique, sans entrer dans le conflit sans fin entre laudateurs et contempteurs de la révolution numérique, « Philistins » et « Luddites ». Carr s’interroge sur l’impact des outils dont nous nous servons sur notre façon de penser, rappelant Nietzsche découvrant l’usage d’une des premières machines à écrire, qui affirma : « Notre matériel pour écrire intervient dans l’élaboration de nos pensées ». L’influence des technologies intellectuelles Internet est la dernière née des technologies intellectuelles d’importance qui influencèrent l’esprit humain (écriture, codex, imprimerie mais aussi carte et boussole, etc.). L’étendue de l’influence de ces technologies est matière à...
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  • fabbahia 10/02/2016
    Un livre passionant, très bien documenté, qui aborde des aspects non espérés au vu de son titre. Ou comment découvrir comment fonctionne notre cerveau fasse à la déferlante d'informations numériques à laquelle nous devons faire face chaque jour. De la description de l'évolution des ordinateurs à celle de l'adaptation neuronale, de la comparaison de l'ère des livres à celle, prévue, du tout numérique, l'auteur nous mène dans un monde à limite de la fiction, monde qui est pourtant celui d'aujourd'hui. Une façon également de réflechir sur notre comportement face aux technologies, à notre adaptation (ou non) aux outils numériques, et aux conséquences que notre comportement peut avoir sur notre mémoire et notre savoir. Avec, en fin d'ouvrage, une question pertinente sur la "confiscation" du savoir par les entreprises mondiales de l'informatique. Internet ou le pouvoir du savoir?
  • rafi2600 18/10/2014
    Livre très éclairant et intéressant, où l'auteur nous emmène à la découverte de notre relation à la technologie. Très documenté et agréable à lire.
  • Luniver 13/12/2012
    Le titre de cet essai est un brin provocateur, et l'expérience de le lire en version numérique est vite déconcertante, puisqu'on peut ainsi expérimenter en direct les affirmations de l'auteur. Nicholas Carr ne se cantonne pas à Internet, mais nous offre une vision d'ensemble de la manière dont fonctionne le cerveau, et des différentes découvertes qui ont influencé notre façon de penser, même si l'orgueil nous pousse à ne les considérer que comme des simples outils soumis à notre bon vouloir. Entre autres, l'écriture nous a dispensé de devoir retenir trop de choses et nous a permis de favoriser le raisonnement, la cartographie a aidé à développer les idées abstraites, … Et Internet dans l'histoire ? D'après les dernières études, il nous a habitué à être bombardé d'informations, bien plus que nous ne pouvons en traiter. En découlent des problèmes de concentration, et une incapacité à étudier un sujet en profondeur. Les hyperliens favorisent aussi la dispersion de la pensée (qui ne s'est jamais connecté pour vérifier ses mails et se surprendre trente minutes plus tard à visionner une démonstration de danse traditionnelle moldave ?), et la capacité de lire en prend un coup : de moins en moins de gens sont capables de consacrer une heure entière de leur temps à la lecture. Faut-il s'inquiéter pour autant ? Les craintes face aux nouvelles technologies se sont pas neuves. L'auteur cite Socrate qui se désespérait de la propagation des livres, fossoyeurs de la mémoire : ce n'est plus la peine de retenir quoi que ce soit si tout est écrit quelque part. La mort du livre a déjà été annoncée à l'apparition des journaux, de la radio, de la télévision, et il est toujours bien présent dans nos vies. Nul doute qu'Internet jouera le même rôle que ses prédécesseurs : on pourra déplorer la perte de quelques compétences du cerveau, mais les nouvelles qu'il contribue à créer devraient les remplacer avantageusement.Le titre de cet essai est un brin provocateur, et l'expérience de le lire en version numérique est vite déconcertante, puisqu'on peut ainsi expérimenter en direct les affirmations de l'auteur. Nicholas Carr ne se cantonne pas à Internet, mais nous offre une vision d'ensemble de la manière dont fonctionne le cerveau, et des différentes découvertes qui ont influencé notre façon de penser, même si l'orgueil nous pousse à ne les considérer que comme des simples outils soumis à notre bon vouloir. Entre autres, l'écriture nous a dispensé de devoir retenir trop de choses et nous a permis de favoriser le raisonnement, la cartographie a aidé à développer les idées abstraites, … Et Internet dans l'histoire ? D'après les dernières études, il nous a habitué à être bombardé d'informations, bien plus que nous ne pouvons en traiter. En découlent des problèmes de concentration, et une incapacité à étudier un sujet en profondeur. Les hyperliens favorisent aussi la dispersion de la pensée (qui ne s'est jamais connecté pour vérifier ses mails et se surprendre trente minutes plus tard à visionner une démonstration de danse traditionnelle moldave ?), et la capacité de lire en prend un coup : de moins en moins de gens sont capables...
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  • Zebra 19/07/2012
    Un peu de répétitions, beaucoup de fausses découvertes mais un livre qui fait le point sur la question. Éclairant à défaut d'être exceptionnel.
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