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La Maison de Matriona
Léon Robel (traduit par), Andrée Robel (traduit par)
Collection : Pavillons Poche
Date de parution : 10/05/2016
Éditeurs :
Robert Laffont

La Maison de Matriona

Léon Robel (traduit par), Andrée Robel (traduit par)
Collection : Pavillons Poche
Date de parution : 10/05/2016

La traduction de ce chef-d'oeuvre est venue révéler en 1966 aux lecteurs français un autre territoire du continent Soljénitsyne. On y découvre l'attachement viscéral de l'auteur aux racines les plus...

La traduction de ce chef-d'oeuvre est venue révéler en 1966 aux lecteurs français un autre territoire du continent Soljénitsyne. On y découvre l'attachement viscéral de l'auteur aux racines les plus profondes de l'âme de son grand pays à travers la simple histoire de Matriona, femme « humble et juste »...

La traduction de ce chef-d'oeuvre est venue révéler en 1966 aux lecteurs français un autre territoire du continent Soljénitsyne. On y découvre l'attachement viscéral de l'auteur aux racines les plus profondes de l'âme de son grand pays à travers la simple histoire de Matriona, femme « humble et juste » dans l'isba de laquelle le narrateur - un instituteur à peine sorti d'un camp, avec qui l'auteur semble se confondre - trouve le refuge auquel il aspirait. Dans cette campagne, certes collectivisée, prolétarisée, survit encore l'esprit de la paysannerie. On a pu dire de ce livre qu'il avait été écrit pour l'éternité et il est vrai que dans ces quelques pages, la force évocatrice de Soljenitsyne atteint une incomparable intensité.

« Un éloge de la vieille paysanne russe, aussi simple que sainte, un beau récit dans une veine campagnarde russissime. » Libération

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EAN : 9782221195802
Façonnage normé : POCHE
Nombre de pages : 304
Format : 122 x 182 mm
EAN : 9782221195802
Façonnage normé : POCHE
Nombre de pages : 304
Format : 122 x 182 mm

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • Ependir 05/01/2024
    Un heureux oubli m'a fait relire La maison de Matriona : comme son narrateur débarque dans ce récit par le train, je m'étais rapidement muni d'un exemplaire de cette maison pour en prendre un autre, qui devait me conduire non pas au goulag ou en Sibérie, mais à Bâle, inconsciemment sans doute pour me rapprocher de Georges Nivat. Croyant découvrir cette nouvelle, je me suis souvenu, dès la première phrase, que je l'avais déjà lue. Mon voyage n'étant pas si court, je me suis attaqué à la deuxième phrase et, de mots en paragraphes, suis arrivé à la fin et de la nouvelle et de mon voyage... Et je ne le regrette pas ! Cette seconde lecture m'a permis de goûter l'infinie empathie de Soljenitsyne pour son personnage principal. A cet égard, le thème qu'il a choisi n'est pas des plus originaux dans la littérature russe : un personnage principalement mû par la bonté est soit un imbécile naïf, responsable de ses propres souffrances, soit un saint, dont le malheur s'efface devant l'exemplarité. Matriona se classe dans la seconde catégorie. Et le traitement que le narrateur lui réserve est plein d'humanité, de tendresse et de respect pour elle, dont la vie n'aura pas été très heureuse. Un récit classique pour les lettres russes, mais parfaitement sensible et incarné. A lire, une fois, deux fois et même plus !Un heureux oubli m'a fait relire La maison de Matriona : comme son narrateur débarque dans ce récit par le train, je m'étais rapidement muni d'un exemplaire de cette maison pour en prendre un autre, qui devait me conduire non pas au goulag ou en Sibérie, mais à Bâle, inconsciemment sans doute pour me rapprocher de Georges Nivat. Croyant découvrir cette nouvelle, je me suis souvenu, dès la première phrase, que je l'avais déjà lue. Mon voyage n'étant pas si court, je me suis attaqué à la deuxième phrase et, de mots en paragraphes, suis arrivé à la fin et de la nouvelle et de mon voyage... Et je ne le regrette pas ! Cette seconde lecture m'a permis de goûter l'infinie empathie de Soljenitsyne pour son personnage principal. A cet égard, le thème qu'il a choisi n'est pas des plus originaux dans la littérature russe : un personnage principalement mû par la bonté est soit un imbécile naïf, responsable de ses propres souffrances, soit un saint, dont le malheur s'efface devant l'exemplarité. Matriona se classe dans la seconde catégorie. Et le traitement que le narrateur lui réserve est plein d'humanité, de tendresse et de respect pour elle, dont la vie n'aura...
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  • Lamifranz 10/12/2022
    Paru en 1963, juste après « Une journée d’Ivan Denissovitch » l’année précédente, « La Maison de Matriona » confirme l’émergence d’un nouvel auteur russe, d’un grand auteur, peut-être même d’un géant. Car sans parler du fond – qui déjà par lui-même parle de façon très claire et très profonde de l’âme russe – c’est par le style qu’il se rattache à la grande tradition des grands prosateurs, de Pouchkine et Gogol jusqu’à Gorki et Pasternak, en passant bien sûr par Tolstoï, Dostoëvski et Tchékhov, tout en gardant bien sûr, sa propre personnalité : : « Soljénitsyne ne fait pas dans l’archéologie ni dans le folklore. Il n’enregistre pas le langage des champs. Il écrit en Soljénitsyne. Et c’est un russe plein, pittoresque, juteux, musclé, qui admirablement retrouve les cheminements, les inventions, la verve de la langue du terroir (hélas ! la traduire, c’est vouloir vous apporter la source dans son poing) ». (Léon Robel, le traducteur, dans sa belle préface). « La Maison de Matriona » est en fait un recueil de trois textes : le premier, qui donne son titre à l’ouvrage, « L’inconnu de Khretchetovka », et « Pour le bien de la cause ». Ignatich est ce qu’on appelle un « intellectuel : prof de maths, dissident, il vient de passer dix ans dans un goulag et cherche un endroit reculé où exercer son métier à l’écart des grands chemins, en toute discrétion. Il trouve à se loger chez Matriona. Cette vieille femme qui vit dans une extrême pauvreté, n’a rien d’autre à donner que son sourire et son extrême compassion. Ce court récit vaut essentiellement par ce regard de l’auteur sur ce personnage à la fois très faible, dans son apparence, vieille malade, rejetée plus ou moins par les autorités, et très forte dans son charisme généreux et ne demandant rien en échange : « Incomprise, abandonnée même par son mari, ayant enterré six enfants, mais non son naturel sociable, étrangère pour ses sœurs, ses belles-sœurs, ridicule, travaillant stupidement gratis pour les autres – elle n’avait pas accumulé d’avoir pour le jour de sa mort. Une chèvre blanc sale, un chat bancal, des ficus… Et nous tous qui vivions à ses côtés, n’avions pas compris qu’elle était ce juste dont parle le proverbe et sans lequel il n’est village qui tienne. Ni ville. Ni notre terre entière ». (Dernières lignes du récit). « L’inconnu de Khretchetovka » raconte l’jhistoire de Zotov, un jeune lieutenant en poste dans la gare de Khretchetovka. La nouvelle démontre l’absurdité et l’opacité d’une bureaucratie qui ne voulant pas voir les problèmes réels et souvent insolubles d’une organisation défaillante, s’obstine à « pinailler » sur des sujets infimes, mais qui peut-être, pourraient recéler une once de contestation au régime : C’est ainsi que Zotov se trouve confronté à un homme étrange, Tvéritinov, peut-être un espion, on ne le saura jamais, qui finira dissous dans la paperasse administrative : « On examine son cas !» « Pour le bien de la cause » nous montre que l’auteur se soucie avec une égale attention à toutes les sphères de la société, après les paysans et la bureaucratie militaire, voici les étudiants. Ceux-ci ont bâti de leurs propres mains un local pour eux. Mais il est aussitôt réquisitionné pour un organisme plus important. Comment peut-on faire valoir ses droits devant un comité, où il n’y a pas d’autre justice que celle du soi-disant « bien commun » ? Trois courtes nouvelles, donc, qui révèlent tout le talent de l’auteur, et en même temps, son appartenance à la grande tradition russe : le premier récit rappelle Dostoïevski, le second Tchékhov ou Boulgakov, et le dernier annonce les grands combats de Soljénitsyne lui-même pour la liberté et contre les abus de l’autorité. Paru en 1963, juste après « Une journée d’Ivan Denissovitch » l’année précédente, « La Maison de Matriona » confirme l’émergence d’un nouvel auteur russe, d’un grand auteur, peut-être même d’un géant. Car sans parler du fond – qui déjà par lui-même parle de façon très claire et très profonde de l’âme russe – c’est par le style qu’il se rattache à la grande tradition des grands prosateurs, de Pouchkine et Gogol jusqu’à Gorki et Pasternak, en passant bien sûr par Tolstoï, Dostoëvski et Tchékhov, tout en gardant bien sûr, sa propre personnalité : : « Soljénitsyne ne fait pas dans l’archéologie ni dans le folklore. Il n’enregistre pas le langage des champs. Il écrit en Soljénitsyne. Et c’est un russe plein, pittoresque, juteux, musclé, qui admirablement retrouve les cheminements, les inventions, la verve de la langue du terroir (hélas ! la traduire, c’est vouloir vous apporter la source dans son poing) ». (Léon Robel, le traducteur, dans sa belle préface). « La Maison de Matriona » est en fait un recueil de trois textes : le premier, qui donne son titre à l’ouvrage, « L’inconnu de Khretchetovka », et « Pour le bien de la cause ». Ignatich est ce qu’on...
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  • Lishbks 20/11/2022
    Dans ce recueil de trois nouvelles, Alexandre Soljenitsyne immortalise un paysage russe houleux, empreint de ses contradictions. Qu'il sculpte le corps éreinté mais ô combien vaillant de l'inoubliable Matriona, nous entraîne dans la cohue d'un bureau de gare ou l'agitation tout aussi effrénée d'un établissement technique, l'auteur met avant tout en lumière des personnages au sens humain aiguisé. Ses héros sont les figures d'un communisme fidèle à sa philosophie sociale, qui placent le bien commun, la justice et l'entraide bien au dessus de leur petite personne et de leur confort. Mais force est de constater, qu'ils ne cessent de se heurter à une réalité amère, incarnée par les bassesses et mesquineries des uns, la paperasse administrative absurde et froide d'un système désincarné, la manipulation, l'individualisme et l'absence de scrupules des autres. Dans un contexte de pauvreté, étouffé par une hiérarchisation qui éconduit toute idée d'égalité, la recherche des petits avantages se fait monnaie courante. Et si le bon sens se meurt, cela ne nous empêchera pas d'en recueillir les miettes comme autant de menus héroïsmes. "Tâchez de nous aimer , nous les simples !" s'exclame l'un des personnages de la troisième nouvelle ("Pour le bien de la cause"). En Soljenitsyne, ils auront trouvé leur meilleur porte-parole. Dans ce recueil de trois nouvelles, Alexandre Soljenitsyne immortalise un paysage russe houleux, empreint de ses contradictions. Qu'il sculpte le corps éreinté mais ô combien vaillant de l'inoubliable Matriona, nous entraîne dans la cohue d'un bureau de gare ou l'agitation tout aussi effrénée d'un établissement technique, l'auteur met avant tout en lumière des personnages au sens humain aiguisé. Ses héros sont les figures d'un communisme fidèle à sa philosophie sociale, qui placent le bien commun, la justice et l'entraide bien au dessus de leur petite personne et de leur confort. Mais force est de constater, qu'ils ne cessent de se heurter à une réalité amère, incarnée par les bassesses et mesquineries des uns, la paperasse administrative absurde et froide d'un système désincarné, la manipulation, l'individualisme et l'absence de scrupules des autres. Dans un contexte de pauvreté, étouffé par une hiérarchisation qui éconduit toute idée d'égalité, la recherche des petits avantages se fait monnaie courante. Et si le bon sens se meurt, cela ne nous empêchera pas d'en recueillir les miettes comme autant de menus héroïsmes. "Tâchez de nous aimer , nous les simples !" s'exclame l'un des personnages de la troisième nouvelle ("Pour le bien de la cause"). En Soljenitsyne, ils auront trouvé leur...
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  • Laveze 17/09/2022
    LA MAISON de MATRIONIA d’ ALEXANDRE SOLJENTSYNE Sous ce titre 3 nouvelles qui racontent la vie quotidienne dans un kolkhoze pour la première, la gestion chaotique d’une gare de triage dans la seconde et la construction enthousiaste d’un nouveau bâtiment pour une école qui finalement servira à quelqu’un d’autre. A travers ces récits ressort en permanence le questionnement du bien fondé des décisions de la direction ( la région, Moscou ou autre ) et la non discussion pour ne pas nuire à la « cause » . Ma dernière lecture de Soljenitsyne remontait à plus de 30 ans et je n’avais pas le souvenir d’une si belle écriture. Excellentes ces 3 nouvelles.
  • mfrance 30/04/2022
    Après dix ans de bagne, Ignatitch, le narrateur revient de ce côté-ci de l'Oural, au début des années 50, désireux de se perdre dans les forêts de la Russie profonde. Et le voilà nommé professeur dans un bled au nom improbable : Torfprodoukt. Quant au logement, il le trouvera plus loin, dans un village nommé Talnovo, un nom beaucoup plus chrétien, prometteur de Russie profonde. Là, il logera dans la maison de Matriona, une isba décrépite, dans laquelle les souris galopent entre les murs et les couches de papiers peints, pour éviter le chat de la maison, où les cancrelats s'en donnent à coeur joie dans la cuisine désertée après le repas, pauvrement composé de gruau et de pommes de terre, dénommée podterre par Matriona. Là, on vit chichement et misérablement. Mais l'humble et discrète Matriona est toute contente de recevoir la bénédiction d'une compagnie, elle qui vit seule depuis tant d'années. Elle qui a tout perdu, son mari, disparu, ses six enfants morts quasiment à la naissance. Elle, qui a de la bonté à revendre, toujours prête à aider son prochain sans rien demander en retour, et qui ne se plaint de rien, alors qu'elle se trouve exploitée par le kolkhoze voisin. Elle qui est obligée d'accomplir sans une plainte des déplacements harassants au bureau de la sécurité sociale et au soviet local, distants l'un de l'autre d'une trentaine de kilomètres, tout cela pour obtenir une maigre pension. Elle qui acceptera que sa maison soit démantelée de son vivant au profit de sa fille adoptive. Et voilà la vie rêvée au paradis du monde soviétique, un paradis où le magnat local n'hésite pas à léser ses concitoyens, où les moujiks se réchauffent à grandes lampées de vodka, où les pauvres femmes s'épient les unes les autres, à l'affût de ce qu'elles peuvent récupérer de leur voisine. Un monde de profonde misère ... et en général, la misère n'a que faire de la bonté ! La bonté, profonde et réelle de Matriona, ne reçoit de ses concitoyens qu'une méprisante compassion. Et là réside le drame de cette courte et violente nouvelle qui bouleverse le lecteur. "Ils ont toujours un beau visage, ceux qui sont en paix avec leur conscience." La vie dérisoire des petites gens, exploités et ignorés des dirigeants, magnifiée par Soljenitsyne, qui voit en Matriona "ce juste dont parle le proverbe et sans lequel il n'est village qui tienne. Ni ville. Ni notre terre entière." Après dix ans de bagne, Ignatitch, le narrateur revient de ce côté-ci de l'Oural, au début des années 50, désireux de se perdre dans les forêts de la Russie profonde. Et le voilà nommé professeur dans un bled au nom improbable : Torfprodoukt. Quant au logement, il le trouvera plus loin, dans un village nommé Talnovo, un nom beaucoup plus chrétien, prometteur de Russie profonde. Là, il logera dans la maison de Matriona, une isba décrépite, dans laquelle les souris galopent entre les murs et les couches de papiers peints, pour éviter le chat de la maison, où les cancrelats s'en donnent à coeur joie dans la cuisine désertée après le repas, pauvrement composé de gruau et de pommes de terre, dénommée podterre par Matriona. Là, on vit chichement et misérablement. Mais l'humble et discrète Matriona est toute contente de recevoir la bénédiction d'une compagnie, elle qui vit seule depuis tant d'années. Elle qui a tout perdu, son mari, disparu, ses six enfants morts quasiment à la naissance. Elle, qui a de la bonté à revendre, toujours prête à aider son prochain sans rien demander en retour, et qui ne se plaint de rien, alors qu'elle se trouve exploitée par le kolkhoze voisin. Elle...
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