La Maison des sables et des brumes

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

• lalahat 26/07/2023

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  Andre Dubus III a un physique d'acteur mais il est écrivain. House of Sand and Fog, La maison des sables et des brumes, est son premier grand succès. Il vit au Massachusetts avec sa femme et ses trois enfants et y enseigne à l'université. Son roman s'articule autour d'une maison, La maison des sables et des brumes. Elle fait l'objet de convoitise de la part du colonel iranien Behrani, qui y voit une opportunité de regagner son rang. Pour Kathy Lazaro, ex junky, qui a déjà perdu son mari, et qui est stigmatisée par sa famille, c'est la confirmation d'une déchéance complète. Elle en est expulsée. Kathy suscite plutôt l'empathie, au départ. Son attitude se teinte toutefois rapidement de racisme face au colonel Behrani, dont elle écorche sans cesse le nom, et évoque souvent le personnage sous le terme très péjoratif de "l'arabe". Elle est toutefois sensible à la bienveillance de Nadi, épouse de Behrani et tente un rapprochement pour échanger entre femmes. La famille Behrani, très digne, s'est réfugiée en Amérique suite à la révolution iranienne de 1979. Le colonnel, proche du pouvoir du shah Mohammad Reza Pahlavi, et de la SAVAK, redoutable service de renseignement qui pratique la torture, est obligé de fuir. Behrani se montre courageux et déterminé à sortir sa famille d'une situation humiliante et précaire par le moyen de la spéculation immobilière. Il ne manifeste pas d'état d'âme face à la détresse de Kathy qu'il considère comme une folle. En outre, il exerce une pleine autorité - inhérente à la culture de son pays- sur sa femme, avec violence occasionnelle, ce qui ne trouble pas trop sa conscience. Pour un lecteur occidental, le rapport des époux Behrani est tout à fait choquant. Andre Dubus III exprime très bien la déchéance et la fragilité de Kathy, très lucide sur son état. Elle trouve un support en Lester, flic assez peu scrupuleux, animé d'un désir de venger sa nouvelle maîtresse si vulnérable. Il fait en fait sombrer Kathy dans l'alcool et le sexe, alors qu'elle était parvenue à une certaine sobriété. Les rapports de ces deux-là sont complexes et guère plus vertueux que ceux des Behrani. Kathy comme Nadi semblent totalement dépendantes des hommes, chacune à sa façon et pour des raisons bien différentes. La maison des sables et des brumes est bien le lieu d'affrontement de deux cultures occidentale et orientale qui ont en commun certains ressorts universels. Andre Dubus III fait alterner la narration de part et d'autre. Il truffe celle de Behrani de vocabulaire farsi et de vagues de nostalgies qui le renvoient à son histoire. Par ce procédé, il rend la différence de culture plus tangible. Le récit opère une inversion de situations. Kathy, l'américaine, se retrouve à la rue, tandis que la famille immigrée des Behrani accède à la propriété et restaure en partie son niveau de vie. L'objectif des deux partis est le même : prendre un nouveau départ après une période de turbulences extrêmes. Il en va de la survie des personnages. Ils sont prêts à livrer bataille. Andre Dubus III introduit de longs passages introspectifs. On suit ainsi le cheminement de pensée de Kathy d'une part et du colonel Behrani, d'autre part. Leurs brèves rencontres se révèlent explosives. C'est une sorte de guerre sourde qui se déroule sur le sol américain. La Californie est évoquée avec une poésie mélancolique, son brouillard fait écho à la confusion des personnages. La tension monte, on pressent le drame. La première partie se termine sur un apaisement que l'on suppose de courte durée. En effet, la seconde partie réserve rebondissements et suspense. Elle est marquée par une forte accélération de l'action. Et le drame éclate de façon magistrale. Il fait basculer le roman d'Andre Dubus III dans le registre noir et violent du policier le plus dur, et lui imprime une perception de l'humain plutôt désespérante. La rédemption n'est pas au rendez-vous.Andre Dubus III a un physique d'acteur mais il est écrivain. House of Sand and Fog, La maison des sables et des brumes, est son premier grand succès. Il vit au Massachusetts avec sa femme et ses trois enfants et y enseigne à l'université. Son roman s'articule autour d'une maison, La maison des sables et des brumes. Elle fait l'objet de convoitise de la part du colonel iranien Behrani, qui y voit une opportunité de regagner son rang. Pour Kathy Lazaro, ex junky, qui a déjà perdu son mari, et qui est stigmatisée par sa famille, c'est la confirmation d'une déchéance complète. Elle en est expulsée. Kathy suscite plutôt l'empathie, au départ. Son attitude se teinte toutefois rapidement de racisme face au colonel Behrani, dont elle écorche sans cesse le nom, et évoque souvent le personnage sous le terme très péjoratif de "l'arabe". Elle est toutefois sensible à la bienveillance de Nadi, épouse de Behrani et tente un rapprochement pour échanger entre femmes. La famille Behrani, très digne, s'est réfugiée en Amérique suite à la révolution iranienne de 1979. Le colonnel, proche du pouvoir du shah Mohammad Reza Pahlavi, et de la SAVAK, redoutable service de renseignement qui pratique la torture, est...

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• JuEtLi 28/11/2021

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  Baie de San Francisco. Une problème administratif entraine une jeune femme célibataire, Kathy Lazaro, dans un engrenage kafkaïen dont elle ressort lessivée et dépouillée de sa maison de famille, qui est vendue aux enchères avant qu'elle ait eu le temps de prouver l'erreur administrative. Une famille iranienne, issue de la classe supérieure mais ayant fui le régime totalitaire vit aux États-Unis légalement mais chichement, achète ladite maison de famille avec toutes leurs économies. Quand Kathy arrive enfin à prouver l'erreur de l'administration fiscale, il est trop tard, la famille du Colonel Behrani - immigrée d'Iran - est installée dans la maison et ne veut pas quitter celle-ci, car un mélange d'honneur et de pauvreté les y en empêche. Le roman suit l'évolution du conflit, qui s'ancre dans les mauvaises décisions d'un côté et les inflexions d'honneur de l'autre, sans que l'on puisse y voir d'échappatoire. Ce roman est majestueux de bout en bout. Le lecteur devient le témoin de la naissance et de l'essor du conflit qui nait de décisions irrationnelles prises parce que les protagonistes sont soit ancrés dans un passé qui les accable (Kathy) soit qu'ils ne veulent se défaire des traditions qui les ont vu naitre (l'ex-colonel Behrani). C'est un très beau roman que je conseille à tous ceux.celles qui aiment les romans psychologiques complexes et palpitants.Baie de San Francisco. Une problème administratif entraine une jeune femme célibataire, Kathy Lazaro, dans un engrenage kafkaïen dont elle ressort lessivée et dépouillée de sa maison de famille, qui est vendue aux enchères avant qu'elle ait eu le temps de prouver l'erreur administrative. Une famille iranienne, issue de la classe supérieure mais ayant fui le régime totalitaire vit aux États-Unis légalement mais chichement, achète ladite maison de famille avec toutes leurs économies. Quand Kathy arrive enfin à prouver l'erreur de l'administration fiscale, il est trop tard, la famille du Colonel Behrani - immigrée d'Iran - est installée dans la maison et ne veut pas quitter celle-ci, car un mélange d'honneur et de pauvreté les y en empêche. Le roman suit l'évolution du conflit, qui s'ancre dans les mauvaises décisions d'un côté et les inflexions d'honneur de l'autre, sans que l'on puisse y voir d'échappatoire. Ce roman est majestueux de bout en bout. Le lecteur devient le témoin de la naissance et de l'essor du conflit qui nait de décisions irrationnelles prises parce que les protagonistes sont soit ancrés dans un passé qui les accable (Kathy) soit qu'ils ne veulent se défaire des traditions qui les ont vu naitre (l'ex-colonel Behrani). C'est un...

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