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Le Soldat oublié
Collection : Vécu
Date de parution : 02/04/1976
Éditeurs :
Robert Laffont

Le Soldat oublié

Collection : Vécu
Date de parution : 02/04/1976

Guy Sajer n'a pas dix-sept ans quand, en juillet 1942, il endosse l'uniforme de la Wehrmacht. Il est français par son père, allemand par sa mère ; il habite alors...

Guy Sajer n'a pas dix-sept ans quand, en juillet 1942, il endosse l'uniforme de la Wehrmacht. Il est français par son père, allemand par sa mère ; il habite alors l'Alsace.
A cause de son jeune âge, il n'est pas affecté à une unité combattante, mais dans le train des équipages....

Guy Sajer n'a pas dix-sept ans quand, en juillet 1942, il endosse l'uniforme de la Wehrmacht. Il est français par son père, allemand par sa mère ; il habite alors l'Alsace.
A cause de son jeune âge, il n'est pas affecté à une unité combattante, mais dans le train des équipages. Dès novembre, l'hiver s'abat sur la plaine russe ; le froid, la neige, les partisans rendent la progression des convois extrêmement difficile : jamais l'unité de Sajer n'atteindra Stalingrad qu'elle devait ravitailler ; la VIe Armée aura capitulé avant. Mais Sajer sait déjà que la guerre n'est pas une partie de plaisir, que survivre dans l'hiver russe est déjà un combat. Et pourtant, ce premier hiver, il n'a pas vraiment fait la guerre.
La vraie guerre, celle du combattant de première ligne, il la découvre lors-qu'il est versé dans la division "Gross Deutschland", division d'élite, avec laquelle, à partir de l'été 1943, il va se trouver engagé dans les plus grandes batailles du front d'Ukraine, quand la Wehrmacht plie sous l'offensive russe. De Koursk à Kharkov, de jour comme de nuit, dans la boue, la neige, quand le thermomètre marque -40°, sous le martèlement terrifiant de l'artillerie russe, face aux vagues d'assaut d'un adversaire désormais puissamment armé et qui ne se soucie pas des pertes, les hommes de la "Gross Deutschland", portés toujours aux endroits les plus exposés, toujours en première ligne, combattant à un contre vingt, connaissent l'enfer. La bataille de Bielgorod, le passage du Dniepr (la Bérésina à l'échelle de la Seconde Guerre mondiale) constituent, vécus au niveau du simple soldat, deux des plus hauts moments de ce récit d'Apocalypse. Plus tard, quand le front allemand s'est désagrégé, quand l'immense armée reflue, aux-combats réguliers s'ajoutera la lutte contre les partisans, plus sauvage et plus impitoyable. Plus tard encore, c'est la retraite des derniers survivants de la division d'élite à travers la Roumanie et les Carpathes jusqu'en Pologne. Dans l'hiver 1944-1945, Sajer et ses camarades sont lancés dans les combats désespérés que les Allemands livrent en Prusse-Orientale pour interdire l'entrée du Vaterland aux Russes. C'est encore Memel, où l'horreur atteint à son comble, et Dantzig, au milieu de l'exode des populations allemandes de l'Est. Enfin, malade, épuisé. Sajer sera fait prisonnier par les Anglais dans le Hanovre...
Si ce récit de la guerre en Russie ne ressemble à aucun autre, s'il surpasse en vérité, en horreur et en grandeur tout ce qui a été écrit, ce n'est pas seulement parce que l'auteur a réellement vécu tout ce qu'il rapporte, ce n'est pas seulement parce que, sous sa plume, les mots froid, faim, fièvre, sang et peur prennent l'accent et la force terrible de la réalité, c'est aussi parce que Sajer sait voir et faire voir dans le détail avec une puissance de trait vraiment extraordinaire. Alors, le lecteur ne peut douter que tout ce qui est rapporté là est vrai, vrai au détail près ; il sait de science certaine qu'il n'y a pas là de «littérature», pas de morceaux de bravoure - mais que c'était ainsi : ainsi dans le courage et ainsi dans la peur, ainsi dans la misère et ainsi dans l'horreur.

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EAN : 9782221037393
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 560
Format : 153 x 240 mm
EAN : 9782221037393
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 560
Format : 153 x 240 mm

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • JPMau 30/04/2023
    Récit poignant d'un combattant franco-allemand sur le front est. La vie, la dynamique et les rapports de la troupe y sont parfaitement rendus. La description des combats est exceptionnelle. C'est comme si on y était. La tragédie et la dureté du front russe nous frappent de plein fouet avec ce récit autobiographique. Ce livre m'a marqué.
  • christinebeausson 24/02/2023
    Une BD découverte « Haute mer » … Dimitri, un auteur que je n’avais jamais lu … des recherches sur ce monsieur dans Mejesaistout (1) … ma bibliothèque propose « le soldat oublié ». L’occasion d’essayer de comprendre comment un gosse de même pas dix sept ans se retrouve enrôler dans l’armée allemande. Je n’ai pas l’impression qu’il s’agit là d’un « malgré nous », ce gosse se trouve ravi de pouvoir enfiler un bel uniforme, de pouvoir parader et de faire partie d’une bande … destinée à faire la guerre ? Pourquoi pas ? … un rêve intégrer la Luftwaffe, la vie prestigieuse d’aviateur ne sera pas pour lui … recalé… ce sera juste une vie dans l’infanterie. Nous suivrons pas à pas le parcours de cet ado, dans l’univers malsain de la guerre, confronté à ce qu’il prenait pour un jeu mais qui se révèle très vite comme étant un enfer … il croyait jouer à la guerre … mais la guerre n’est pas un jeu ! Nous partirons tout à l’ouest, vers le front russe, échappant de peu à la bataille de Stalingrad, ce ne sera que le front de Vorone … puis l’enfer du siège de Kharkov … ensuite ce sera le rêve d’une permission … retour sur Bielgorod, encore le front russe … la débâcle s’annonce … les retraites s’enchaînent … pour finir dans son village natal. Lire « le soldat oublié », c’est un devoir de mémoire, il y a bien sûr la narration des scènes de combat, de mises à mort devrais je plutôt dire, mais il y a et à mon sens c’est le plus important, l’analyse de l’évolution de l’état d’esprit de l’auteur et de ses compagnons d’infortune. Comment survivre, aux conditions effroyables, aux scènes de meurtres de civils innocents, aux disparitions de compagnons d’arme, (1) Né à Paris d'une mère allemande et d'un père français, Guy Mouminoux grandit en Alsace. Dans son enfance, il lit beaucoup de bandes dessinées. En 1940, la région est annexée par l’Allemagne, et ses jeunes envoyés dans des camps de jeunesse allemands. Engagé dans la division Grossdeutschland de la Wehrmacht en mai 1942, Mouminoux connaît, à seize ans, les combats sur le front de l'Est. Cette expérience le marque profondément, comme le montre son œuvre, hantée par les thèmes de la guerre et de l'ambiguïté de tout engagement. En 1967, Mouminoux publie chez Robert Laffont « le soldat oublié », récit autobiographique relatant ses trois ans comme « malgré-nous ». Il dira plus tard avoir alors été fasciné par la force et l'ordre allemand. L'ouvrage, bien reçu par la critique est un succès de librairie, particulièrement à l'étranger. Bien que Mouminoux ait pris soin de le signer du pseudonyme Guy Sajer (d'après le nom de jeune fille de sa mère), on découvre assez vite qu'il en est l'auteur, ce qui lui vaut une image de « facho » et le renvoi du magazine Pilote.Une BD découverte « Haute mer » … Dimitri, un auteur que je n’avais jamais lu … des recherches sur ce monsieur dans Mejesaistout (1) … ma bibliothèque propose « le soldat oublié ». L’occasion d’essayer de comprendre comment un gosse de même pas dix sept ans se retrouve enrôler dans l’armée allemande. Je n’ai pas l’impression qu’il s’agit là d’un « malgré nous », ce gosse se trouve ravi de pouvoir enfiler un bel uniforme, de pouvoir parader et de faire partie d’une bande … destinée à faire la guerre ? Pourquoi pas ? … un rêve intégrer la Luftwaffe, la vie prestigieuse d’aviateur ne sera pas pour lui … recalé… ce sera juste une vie dans l’infanterie. Nous suivrons pas à pas le parcours de cet ado, dans l’univers malsain de la guerre, confronté à ce qu’il prenait pour un jeu mais qui se révèle très vite comme étant un enfer … il croyait jouer à la guerre … mais la guerre n’est pas un jeu ! Nous partirons tout à l’ouest, vers le front russe, échappant de peu à la bataille de Stalingrad, ce ne sera que le front de Vorone … puis l’enfer du siège de Kharkov … ensuite ce sera le rêve...
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  • Gislebert22 11/10/2022
    Ce livre m'a fait l'effet d'un coup de poing. Je découvrais tout un pan d' histoire mal connue en France (le front russe 43/45), et les souffrances incroyables de la vraie guerre, raconté par un fantassin. J'ai aussi beaucoup apprécié sa BD "Koursk" qui met en image l'été 43.
  • Raven214 10/08/2022
    Les témoignages sur la seconde guerre mondiale abondent, mais la majorité est distillée au travers du prisme hagiographique de l'intervention providentielle de nos chers alliés Anglo-saxons, plus particulièrement américaine. Le cinéma regorge d'éloges héroïques, parfois vraies, souvent fictives sur les faits d'armes de la courageuse armée d'outre Atlantique. Pour exemple : " Il faut sauver le soldat Ryan ", " Le jour le plus long ", " Patton ", " Les Canons de Navarone " et autre " Fury ". Dans l'inconscient collectif occidentale, la libération de l'Europe commence le 6 juin 44 grâce aux talents exceptionnels d'organisation et de logistique d'Eisenhower. Ce que l'on ne sait pas, ou bien qu'on évite de savoir c'est que de 41 à 45, 85% des effectifs de l'armée nazie était tournée vers l'Est, vers la Russie soviétique, où deux dictatures totalitaires et impitoyables se sont affrontées en un combat tout sauf glorieux sur un front de plus de 2000 KLM, impliquant plusieurs millions de soldats. A l'Est les lois de la guerre n'avaient pas cours, aucune pitié pour l'adversaire, encore moins pour la population civile. C'est dans cette hécatombe organisée que débarque Guy Mouminoux, jeune alsacien de 17 ans acquis à la propagande nazie, admiratif de la vision démagogique et particulièrement alléchante pour un jeune homme tout juste sortie de l'enfance, de la supériorité germanique et de la puissance de ses armes. Il commence dans les services ferroviaires puis il est affecté à l'approvisionnement toujours frustré de ne pas participer aux combats. Il prend cependant conscience de l'immensité du territoire russe. Un concours de circonstance fera qu'il sera intégré à une unité d'élite : la division Grossdeutschland qui n'appartient pas à la SS mais qui demeure tout de même passablement fanatisée. A ce moment commence le témoignage personnel et subjectif mais néanmoins époustouflant de réalisme d'un jeune homme prématurément devenu adulte, confronté à la misère du Landser, où l'horreur des combats est banalisée ce qui n'oblitère nullement la peur de mourir. Les considérations primordiales de survie prennent le pas sur tout ce qui peut élever l'homme, la faim, comment se protéger du froid intense, la Kamaraderie seul moyen d'entretenir l'illusion que l'immense mécanique guerrière qui le submerge n'est pas vaine. L'intense tension nerveuse qui jamais ne le quitte et qui le confronte à des combats où seul compte sa propre survie, des combats qui sont rendus avec un réalisme étonnant mais qui n'empêche pas le grandiose de sa plume. On a parfois du mal à imaginer que l'on puisse supporter si tôt dans sa vie un tel déferlement d’horreur, de situations paroxystiques. Toujours est-il que depuis son incorporation dans cette prestigieuse division, il ne fera que reculer à travers un territoire dévasté, perdant au fur et à mesure ses compagnons d’infortune. En dépit d’une permission qui ne le mènera pas plus loin que Berlin, capitale du Reich où il éprouvera pour la première fois un émoi amoureux qu’il entretiendra par la suite au travers d’une relation épistolaire, relation lui apportant un soupçon de réconfort, il se retrouvera vers la fin de la guerre en Prusse Orientale. C’est là, au milieu des civils horrifiés de savoir les Ivans si proches de la terre sacrée, où il défendra avec acharnement ce territoire qui en fait n’est pas le sien qu’il en perdra, par dépit, toute raison viable pour justifier cette guerre devenue absurde. Le poids de l’Histoire le happera par la suite et sera fait prisonnier vers la frontière danoise par les alliés, sa nationalité redevenue française lui évitera la captivité. C’est en homme confirmé qu’il rejoindra son foyer avec en mémoire des souvenirs douloureux, une expérience de l’aspect inéluctable de l’existence qui suffisent à eux seuls à remplir plusieurs vies, il a juste 22 ans. Cet ouvrage est à lire en résonnance avec “ Les Carnets de Guerre de Nikolaï Nikouline ”. Vision de ce conflit de géants, qui touche le comble de l’inhumanité, du côté soviétique. Par contre cet ouvrage, de part l'aspect réaliste qui en fait un témoignage de référence n'est pas à associer avec les romans poignants mais largement détournés par l'imaginaire d'un Sven Hassel. Faut-il juger Guy Sager pour sa prise de position du mauvais côté, celui des méchants ? Dans ce cas il faut juger toute une génération de jeunes gens ensorcelée par les mirages alimentés par le verbe alléchant d’un seul homme : Adolf Hitler. Mais rendons à César ce qui est à César, c’est la dictature stalinienne qui a vaincu pour une part essentielle l’Allemagne nazie. Aujourd’hui l’Allemagne est notre partenaire privilégié dans l’Union Européenne. Il y a prescription… Les témoignages sur la seconde guerre mondiale abondent, mais la majorité est distillée au travers du prisme hagiographique de l'intervention providentielle de nos chers alliés Anglo-saxons, plus particulièrement américaine. Le cinéma regorge d'éloges héroïques, parfois vraies, souvent fictives sur les faits d'armes de la courageuse armée d'outre Atlantique. Pour exemple : " Il faut sauver le soldat Ryan ", " Le jour le plus long ", " Patton ", " Les Canons de Navarone " et autre " Fury ". Dans l'inconscient collectif occidentale, la libération de l'Europe commence le 6 juin 44 grâce aux talents exceptionnels d'organisation et de logistique d'Eisenhower. Ce que l'on ne sait pas, ou bien qu'on évite de savoir c'est que de 41 à 45, 85% des effectifs de l'armée nazie était tournée vers l'Est, vers la Russie soviétique, où deux dictatures totalitaires et impitoyables se sont affrontées en un combat tout sauf glorieux sur un front de plus de 2000 KLM, impliquant plusieurs millions de soldats. A l'Est les lois de la guerre n'avaient pas cours, aucune pitié pour l'adversaire, encore moins pour la population civile. C'est dans cette hécatombe organisée que débarque Guy Mouminoux, jeune alsacien de 17 ans acquis à la propagande...
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  • TempusFugit 08/12/2021
    Un moment de notre Histoire véritablement "oublié". Un récit prenant sur l'incroyable épopée de l'armée Allemande en Russie. Qui nous fait comprendre que la guerre est une horreur que quelques hommes font subir au grand nombre. Une vue de l'intérieur saisissante. Marquant !
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