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Le Tueur aveugle
Michèle Albaret-Maatsch (traduit par)
Collection : Pavillons
Date de parution : 24/01/2002
Éditeurs :
Robert Laffont

Le Tueur aveugle

Michèle Albaret-Maatsch (traduit par)
Collection : Pavillons
Date de parution : 24/01/2002

« Elle n’a qu’une seule photographie de lui, un tirage en noir et blanc. Elle la garde soigneusement, parce que c’est pratiquement tout ce qu’il lui reste de lui. C’est...

« Elle n’a qu’une seule photographie de lui, un tirage en noir et blanc. Elle la garde soigneusement, parce que c’est pratiquement tout ce qu’il lui reste de lui. C’est une photo d’eux ensemble, elle et cet homme, en train de pique-niquer. À moitié tournée vers lui, elle sourit comme...

« Elle n’a qu’une seule photographie de lui, un tirage en noir et blanc. Elle la garde soigneusement, parce que c’est pratiquement tout ce qu’il lui reste de lui. C’est une photo d’eux ensemble, elle et cet homme, en train de pique-niquer. À moitié tournée vers lui, elle sourit comme elle ne se souvient pas d’avoir jamais souri à quiconque depuis. Il sourit aussi, mais il lève la main devant l’appareil, comme pour le repousser. Comme pour la repousser, afin qu’à l’avenir elle ne se retourne pas sur leur histoire. Comme pour la protéger.
La photo a été coupée ; un tiers du cliché a été enlevé. Dans le coin inférieur gauche, il y a une main, sectionnée au poignet, en appui sur l’herbe. C’est la main de l’autre, celle qui est toujours sur la photo, qu’on la voie ou pas. La main qui va coucher les choses sur le papier.
Comment ai-je pu être aussi ignorante? se demande-t-elle. Aussi stupide, aussi aveugle, aussi portée à l’insouciance. Mais sans cette ignorance, sans cette insouciance, comment pourrionsnous vivre? Si on savait ce qu’il va se passer, si on savait tout ce qu’il va se passer ensuite – si on connaissait d’avance les conséquences de ses actes –, on serait condamné. On ne mangerait ni ne boirait ni ne rirait ni ne sortirait jamais de son lit le matin. On n’aimerait jamais personne, on n’aimerait jamais une seconde fois. On n’oserait jamais.
Tout ce qu’il lui reste, à présent, c’est la photo. Et l’histoire de la photo.
La photo est une photo de bonheur, pas l’histoire. Le bonheur est un jardin enfermé derrière des murs en verre : il n’y a pas moyen d’y entrer ni d’en sortir. C’est la perte, le regret, le malheur et le désir qui font avancer l’histoire au gré de son cheminement tortueux. »

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EAN : 9782221092811
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 592
Format : 153 x 240 mm
EAN : 9782221092811
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 592
Format : 153 x 240 mm

Ils en parlent

«Margaret Atwood est la Mata Hari silencieuse, la figure mystérieuse, violente, qui se jette comme une incendiaire contre le monde ordonné, contre ce monde trop propre.» Michael Ondaatje «Captivant… Écrit de main de maître. Une démonstration de virtuosité narrative.» «The New York Times» «Avec un brio narratif admirable, Atwood surpasse encore “La Servante écarlate” et “Captive”.» «Publisher’s Weekly» «Ajoutant à toutes ses autres forces un humour sardonique, une peinture des personnages qui vous entraîne dans les subtilités ambivalentes d’une personnalité et une remarquable bravoure verbale et métaphorique, “Le Tueur aveugle” est un roman d’une variété et d’une portée hors du commun». «The Sunday Time» «Ce nouveau roman le confirme: Margaret Atwood fait ce qu’elle veut de la prose. Et elle le fait avec aisance, si bien que la lire, c’est être pris dans un élan narratif que l’on associe d’ordinaire aux romans populaires. Ce rare mariage de bonheur verbal et d’élan narratif, sans parler d’une intelligence mordante, voilà ce qui fait la fascinante singularité du “Tueur aveugle”.» «The Week-End Review» «Atwood conjugue élégance et substance pour réaliser un superbe moulage du corset de convenances et d’hypocrisie qui emprisonnait cette ville coloniale bourgeoise qu’était encore la Toronto britannique dans les premières décennies d’avant-guerre. Elle y ajoute les couleurs vives de la cruauté humaine, de l’amour et du péché. Magistral.» «Elle USA»

PRESSE

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • NathalC 03/05/2023
    Une lecture dense et intense. Margaret Atwood a une écriture bien à elle, très complexe. Il faut suivre et ce n'est pas toujours facile. Il faut se plonger dans ses textes et j'ai parfois eu l'impression de me noyer. J'ai combattu les marées dans cette lecture. Peu à peu, je me suis approchée du bord et je suis arrivée au terme de ce pavé littéraire. Roman un peu spécial dans lequel il est parfois compliqué de se repérer. Il faut découvrir les codes, ou plutôt les imaginer sans certitude. Le résumé nous propose l'amour de 2 femmes pour le même homme. Je ne trouve pas ce résumé fidèle à l'histoire. Il s'agit plus d'une vieille dame qui relate comme elle le peut ses propres souvenirs d'enfance, sa relation avec sa soeur et la façon dont elle ressent sa soeur et les personnes de son entourage. C'est une plongée dans la vie d'une jeune femme canadienne dans une vie qu'elle n'a pas choisi, dans un milieu aisé et public. Une vieille femme qui tente de poser le bilan de sa vie. Ai-je aimé ce roman ? Je ne sais pas vraiment, j'avoue être sceptique... Et ce n'est pas la première fois que j'ai ce ressenti après la lecture d'un livre de cette auteur. Une lecture dense et intense. Margaret Atwood a une écriture bien à elle, très complexe. Il faut suivre et ce n'est pas toujours facile. Il faut se plonger dans ses textes et j'ai parfois eu l'impression de me noyer. J'ai combattu les marées dans cette lecture. Peu à peu, je me suis approchée du bord et je suis arrivée au terme de ce pavé littéraire. Roman un peu spécial dans lequel il est parfois compliqué de se repérer. Il faut découvrir les codes, ou plutôt les imaginer sans certitude. Le résumé nous propose l'amour de 2 femmes pour le même homme. Je ne trouve pas ce résumé fidèle à l'histoire. Il s'agit plus d'une vieille dame qui relate comme elle le peut ses propres souvenirs d'enfance, sa relation avec sa soeur et la façon dont elle ressent sa soeur et les personnes de son entourage. C'est une plongée dans la vie d'une jeune femme canadienne dans une vie qu'elle n'a pas choisi, dans un milieu aisé et public. Une vieille femme qui tente de poser le bilan de sa vie. Ai-je aimé ce roman ? Je ne sais pas vraiment, j'avoue être sceptique... Et ce n'est pas la première fois que j'ai...
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  • danielegodardlivet 01/09/2022
    Un bon Margaret Atwood ! Ni saga familiale, ni roman historique, mais un peu des deux sans les lourdeurs du genre. C'est agréablement construit avec ces trois voix, celle de la vieille dame, celle du roman et celle de l'opinion publique via les articles de journaux. La vieille dame ne fait pas que se souvenir, elle est aussi très présente avec son quotidien et son humour et c'est sans doute ce qui accroche le lecteur et rend cette traversée du siècle si peu pesante.
  • Salix_alba 07/06/2022
    Après avoir émis des éloges dithyrambiques sur « La servante écarlate » puis l’édition plusieurs années plus tard avec « les testaments », de Margaret Atwood, je dois reconnaître que la lecture de cet imposant roman, m’a laissé perplexe de prime abord. Mais il faut de la patience pour venir à bout de ce roman de plus de 650 pages et surtout pour obtenir les explications des différents événements, qui bien sûr ne se dévoilent qu’avec l’épilogue. Un sentiment subi, parfois, par beaucoup de digressions, par des chapitres courts, certains narratifs d’autres de pure science-fiction et parfois d’articles de journaux apportant des éclaircissements aux faits. Un exercice de style très fécond, une trame des actions fortement imbriquées, nécessitent une attention et une ferveur irréprochable pour en tirer la quintessence. Toronto, une profonde histoire familiale qui réunira la famille des Chase et des Griffen, avec surtout la connivence entre les deux sœurs Chase. Donc, une vieille dame, Iris Chase Griffen va relater au fil des décennies les amours vrais ou factices, la crise financière avant 1945, les relations mondaines mais surtout, et il n’y a rien de nouveau dans ce monde, des secrets de famille et des non-dits ! Elle souffrira des actions humaines, des trahisons, où on lui fera comprendre qu’elle n’a pas son mot à dire mais juste à subir ! Et qui bien des années plus tard, après réflexion, justifiera qu’elle apportera une vengeance à ses difficiles souvenirs. On peut se noyer quelquefois dans les parallèles des chapitres ou dans l’extrême description de ses états d’âme, mais une ténacité de lecture permettra à chacun du roman « Le tueur aveugle » de savourer le bienfondé de l’analyse de notre société. Après avoir émis des éloges dithyrambiques sur « La servante écarlate » puis l’édition plusieurs années plus tard avec « les testaments », de Margaret Atwood, je dois reconnaître que la lecture de cet imposant roman, m’a laissé perplexe de prime abord. Mais il faut de la patience pour venir à bout de ce roman de plus de 650 pages et surtout pour obtenir les explications des différents événements, qui bien sûr ne se dévoilent qu’avec l’épilogue. Un sentiment subi, parfois, par beaucoup de digressions, par des chapitres courts, certains narratifs d’autres de pure science-fiction et parfois d’articles de journaux apportant des éclaircissements aux faits. Un exercice de style très fécond, une trame des actions fortement imbriquées, nécessitent une attention et une ferveur irréprochable pour en tirer la quintessence. Toronto, une profonde histoire familiale qui réunira la famille des Chase et des Griffen, avec surtout la connivence entre les deux sœurs Chase. Donc, une vieille dame, Iris Chase Griffen va relater au fil des décennies les amours vrais ou factices, la crise financière avant 1945, les relations mondaines mais surtout, et il n’y a rien de nouveau dans ce monde, des secrets de famille et des non-dits ! Elle souffrira des actions...
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  • PtitVincent 07/10/2021
    Une vieille dame revient sur le drame de sa vie, lorsque sa soeur s'est jetée d'un pont en automobile, quelques jours après la fin de la Seconde guerre mondiale. Lui laissant pour tout testament un roman. Un roman où un couple illégitime imagine un sombre récit de science-fiction. Dès la mort de leur mère, Iris et Laura entretiennent une relation fusionnelle. L'aînée acceptant la responsabilité de gérer la personnalité fragile de la benjamine. Leur père est un patron paternaliste d'une usine de boutons qui ne survivra pas à la Grande dépression et la Seconde guerre mondiale. Pour sauver ce qui peut l'être, Iris accepte un mariage arrangé avec un homme qu'elle n'aime pas, lui-même industriel. Laura ne l'accepte pas et se brise en mille morceaux. Lâcheté d'Iris qui refuse de voir sa soeur se détruire ? Aveuglement ? Jalousie de Laura ? En tout cas, tous les éléments sont là pour amener au drame que l'on connait. Si le début du roman peut paraître nébuleux, avec notamment des articles de presse et surtout des extraits du roman de Laura, le tueur aveugle (avec notamment la planète Sakiel-Nom, des Snilfards et des enfants tueurs aveugles !), Margaret Atwood apporte peu à peu les pièces du puzzle, permettant au lecteur de reconstituer le déclin d'une famille, ses secrets, ses drames, mais aussi le contexte d'une époque, la crise d'avant-guerre, l'hypocrisie d'une société corsetée, la corruption par l'argent. Et même si le suspense est rapidement éventé, on a plaisir à tourner les pages et accompagner les personnages de ce drame. Tout cela raconté par une vieille dame de caractère (ou indigne, au choix), caustique (pauvre Myra qui s'occupe si bien d'elle !), à tel point qu'on ne la quitte qu'avec regret. Une vieille dame revient sur le drame de sa vie, lorsque sa soeur s'est jetée d'un pont en automobile, quelques jours après la fin de la Seconde guerre mondiale. Lui laissant pour tout testament un roman. Un roman où un couple illégitime imagine un sombre récit de science-fiction. Dès la mort de leur mère, Iris et Laura entretiennent une relation fusionnelle. L'aînée acceptant la responsabilité de gérer la personnalité fragile de la benjamine. Leur père est un patron paternaliste d'une usine de boutons qui ne survivra pas à la Grande dépression et la Seconde guerre mondiale. Pour sauver ce qui peut l'être, Iris accepte un mariage arrangé avec un homme qu'elle n'aime pas, lui-même industriel. Laura ne l'accepte pas et se brise en mille morceaux. Lâcheté d'Iris qui refuse de voir sa soeur se détruire ? Aveuglement ? Jalousie de Laura ? En tout cas, tous les éléments sont là pour amener au drame que l'on connait. Si le début du roman peut paraître nébuleux, avec notamment des articles de presse et surtout des extraits du roman de Laura, le tueur aveugle (avec notamment la planète Sakiel-Nom, des Snilfards et des enfants tueurs aveugles !), Margaret Atwood apporte peu à peu les...
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  • SamouRye 09/09/2021
    J'ai pris presque trois mois à petit coups pour passer à travers. J'ai apprécié bien sûr, mais je lisais autre chose. Le livre est venu avec moi aux îles de la Madeleine. Double récit qui s'entrecroise. Deux styles différents. Des pauses d'histoires de part et d'autre. En ce qui concerne la grosseur du livre : on part trop loin dans le passé à mon humble avis. On s'étire aussi dans les description pré-chapitre sur le temps qu'il fait. Un 60 pages de trop imo. On voit où ça nous mène vers la moitié. Mais en même temps, Mme Atwood considère son lecteur comme intelligent et nous évite la pénible révélation des faits. Elle sait que nous avons deviné. J'ai beaucoup aimé les personnages. Leur double côté. Ils ne sont pas stéréotypés. Sauf pour certains traits de caractères de Laura. À lire.
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